Révélation de Jésus Christ reçue par Gottfried Mayerhofer
Sermon d’après Luc 16 | version texte | version audio
J’exposai cette parabole aux pharisiens et aux scribes pour la raison que, plus que toute autre chose, ils adoraient l’argent, c’est-à-dire Mammon, et que même pour en acquérir beaucoup, ils ne reculeraient devant aucun moyen apte à faciliter leur but. Ce qu’avait fait l’administrateur infidèle, les pharisiens le faisaient aussi avec leurs lois religieuses, en facilitant l’observance de ces lois aux plus riches et en diminuant leurs devoirs envers moi, s’ils payaient bien. Ils étaient sévères avec les pauvres et indulgents avec les riches, comme le sont encore aujourd’hui aussi la majeure partie de vos prêtres.
« Qui est loyal dans les moindres choses, est loyal aussi dans les grandes ; et qui est injuste dans les moindres choses, est injuste aussi dans les grandes » Et encore :
« Si donc vous n’avez été loyaux dans les richesses injustes, qui vous confiera en garde les vraies ? » Et en outre : « Et si vous n’avez pas été loyaux avec autrui, qui vous donnera ce qui vous revient ? » Et encore : « Aucun serviteur ne peut servir deux maîtres ; car, ou bien il haïra l’un, et aimera l’autre, ou vice versa » ; ce qui spirituellement veut dire : « Vous ne pouvez servir Dieu, et dans le même temps Mammon ! » Tous ces versets contiennent en eux la seule et même chose avec quelque variantes, et seul le neuvième verset est en apparente contradiction avec les autres, puisqu’en lui véritablement, il vous est conseillé de vous faire des amis avec le moyen blasphématoire de Mammon, afin qu’en cas de besoin une main amie vous soutienne, tandis que dans les autres versets il est dit précisément que l’homme ne peut servir deux maîtres ; puisque Dieu et Mammon sont évidemment en opposition absolue, et il est clair que celui qui adore Mammon, c’est-à-dire le monde avec tous ses trésors, ne peut certes pas en même temps, aimer et suivre les règles de vie divines. Regardez ! Ce que je dis en cette parabole, c’est-à-dire, que le mauvais régisseur fit réduire considérablement dans les écritures le dû envers son maître, signifie spirituellement que : Le caractère naturel de l’homme, et les circonstances dans lesquelles il est contraint de vivre, diminuent notablement ses fautes à mon égard ; car, si je voulais vous juger, ou tout le genre humain ; car alors je devrais détruire toute l’humanité avec un nouveau déluge, et créer des hommes nouveaux ; et si je voulais que ces derniers ne suivissent pas eux aussi les traces de leurs prédécesseurs, je devrais en outre les créer comme des machines humaines, et jamais comme des hommes libres.
« Faites-vous des amis moyennant les richesses injustes », veut signifier : Adoucissez avec ce qui chez vous surabonde en biens terrestres, la misère des nécessiteux, et, pleins de bonne volonté, secourez avec vos trésors spirituels celui qui est privé de nourriture spirituelle ; ce faisant vous les rendrez vos amis, et eux dans l’au-delà vous récompenseront de ce que vous aurez fait en leur faveur comme vrai amour du prochain.
Car, ni de vos biens terrestres, ni de ceux spirituels, vous n’avez à disposer comme s’il étaient votre légitime propriété, mais bien plutôt, vous devez agir comme le régisseur de la parabole, par rapport à une richesse injuste, ou bien non gagnée et non votre, mais seulement confiée à vous par moi, en tant que le vrai propriétaire afin que vous l‘administriez. Ainsi d’une autre façon vous pouvez vous procurer des amis qui pourront un jour vous être utiles : allégez le fardeau de celui, chargé de péchés, sent sa conscience le harceler ; faites-lui comprendre que quoique grande soit sa dette envers moi, elle n’est cependant pas telle, qu’il ne puisse la payer. Enseignez- lui à ne pas me considérer comme un juge extrêmement rigoureux, mais bien plutôt comme un Père aimant qui, pour scruter un péché, sait aussi considérer l’influence maligne qu’à en cela le monde. Lorsqu’un homme est arrivé à la compréhension de reconnaître ses faibles forces, mais que avec tout cela, il peut très bien résister aux séductions du monde, parce que à l’opposé il est capable d’apprécier ce qui a vraiment une valeur, par rapport à ce qui n’en a pas, c’est-à-dire qu’il est un juste doseur des valeurs de la vie et des choses, en donnant à celle-ci leur juste valeur et rien de plus ; un tel homme, même si les événements ici ou dans l’au-delà devaient un jour l’élever à un degré plus élevé, ne se laisserait pas aveugler, car dans l’humilité il resterait aussi fidèle alors à ces principes qu’il s’était acquis, quand ses forces étaient faibles et son cercle d’activité restreint. (Luc 16.12) « Si vous n’avez pas été loyal avec autrui, qui vous donnera ce qui vous revient ? », signifie presque la même chose ; car le mot « autrui » indique le devoir matériel pour gagner son pain et « ce qui est votre » signifie : votre destination spirituelle. Qui n’est pas en mesure de comprendre son devoir terrestre, comment pourra-t-il jamais comprendre celui spirituel ? (Luc 16.13) : « On ne peut servir le monde et Dieu, c’est-à-dire deux maîtres ! » Mais d’un autre côté on peut très bien faire usage de ce qui est du monde pour me servir, dès lors que les hommes aspirent le plus possible à leur perfectionnement spirituel ; de sorte que tout en vivant dans le monde, ils profitent cependant de tous les avantages que celui-ci peut offrir pour, en retirer ensuite, moyennant une sage et honnête administration, cette utilité spirituelle apte à favoriser l’amour envers le prochain, et avec cela envers moi-même, comme un sage emploi des biens qui leur ont été confiés. Avec cette parabole qui suit en ce chapitre de Luc, à savoir, celle du riche Epulon et du pauvre Lazare, j’avais pour but de faire davantage ressortir à mes disciples, quelles sont les conséquences auxquelles l’homme va à la rencontre quand, au lieu d’utiliser Mammon à des fins spirituelles, et de solidarité humaine, il le considère au contraire comme sa propriété, et comme un moyen pour se consacrer à une vie de plaisirs. Là où il est dit ensuite dans la parabole que l’Epulon dans son tourment pria Abraham afin qu’il sauvât au moins ses frères, et que Abraham lui répondit :
« Si eux ne croient pas à ce que Moïse et les prophètes ont enseigné, ils ne se laisseront pas davantage convaincre en voyant ressusciter quelqu’un des morts » ce qui veut dire que celui qui s’est consacré totalement au monde et à Mammon, ne pourrait même pas être converti alors que des influences surnaturelles l’y pousseraient, car étant lui-même de sentiments trop bas et ne croyant plus au surnaturel, il a déjà depuis longtemps renié ce dernier avec le sentiment et avec les œuvres. De la parabole de l’intendant injuste on déduit encore que les hommes, particulièrement vous, que j’instruis dans ma doctrine et dans les mystères de mon royaume, vous ne devez pas trop prétendre ni de vous, ni des autres. Vous ne devez pas penser être des esprits déjà arrivés, alors que vous êtes encore des hommes faibles ; votre nature humaine ne supporte pas de semblables efforts ; de sorte que vous devez acquérir des amis pour vous et des enfants pour moi ; mais ceci vous pouvez le faire seulement si vous utilisez le monde terrestre, et ne rendez pas pénible ou impraticable aux autres avec des prétentions exagérées, la voie qui conduit à moi ; quand vous vous trompez, laissez cependant à ma grâce d’attribuer à vos erreurs ne plus ou moins grande importance. Le trop, en aucun cas ne M’est utile, et même est à tous égards nocif. Vous pouvez au milieu du tumulte du monde être tout amour pour moi, tout amour pour votre prochain, tout en conservant cependant votre pureté de mœurs. Vous pouvez tout en étant dans le monde, me servir toujours et seulement dans l’amour. Je ne peux pas dédaigner, je ne peux pas haïr ce que moi-même j’ai créé ; mais je ne manque pas d’employer aussi les événements négatifs du monde pour élever spirituellement le genre humain ; et toute l’activité de l’homme dans son ensemble, si mauvaise qu’elle puisse être de la part de l’un ou de l’autre, doit servir pour le perfectionnement spirituel de mes enfants et de tout le genre humain. Comme je procède, vous devez vous aussi user de toutes les circonstances, de toutes les vicissitudes et de toutes les situations dans lesquelles vous tombez durant le chemin de votre vie ; vous devez les utiliser de la façon la plus opportune pour contribuer vous aussi à la réalisation de mes fins. Alors ne vous sera plus nécessaire ce danger « d’en appeler aux morts » comme il est fait allusion dans la parabole, quand vous, vivants serez en mesure de pouvoir agir comme les vrais et les meilleurs témoins visibles. Vous voyez donc comment d’une parabole, où l’injustice est prise comme exemple, on peut tirer tant de profit même de circonstances tout à fait édifiantes, et même mauvaises ; mais que le résultat final, comme le revers de la médaille, doit tendre au sublime, c’est-à-dire, là où moi, en tant que Dieu et en tant que Jésus je veux arriver. AMEN !